Parce qu'il a travaillé si souvent sur le genre de l'horreur, Cronenberg était jusqu'à présent considéré comme un directeur artistique mais ses films récents utilisent moins les effets
spéciaux choquants pour se concentrer sur les personnages et le thème.

David Cronenberg n'est pas un auteur de films d'horreur comme les autres.
Pendant que ses congénères se plaisaient à ressusciter vampires, zombies, il est toujours resté fidèle aux obsessions de ses débuts : Comment la contamination par un corps étranger ou la manipulation de l'esprit provoquent d'étranges mutations de l'organisme.

S'il a régulièrement recours à l'imagerie du gore, ce n'est pas pour flatter le goût du public pour le sang et la tripe, mais simplement pour représenter des fantaisies anatomiques : le dard sous l'aisselle de l'héroine de "Rage", l'apparition d'une fente sur l'abdomen d'un patron de télévision: " VIDEODROME ", la transformation d'une machine à écrire en insecte visqueux : "le festin nu" ...

Toutes ces monstruosités relèveraient du vulgaire étalage d'effets spéciaux si le talent du cinéaste ne savait rendre le caractère dramatique et humain de ses fables. Passé un premier sentiment de dégoût, la transformation de Jeff Goldblum dans " LA MOUCHE " devient boulversante car elle renvoie à notre propre désarroi face àla maladie et à la mort.

C'est ainsi que par l'ambition de ses sujets et par sa science de la mise en scène, Cronenberg n'a su s'extraire du ghetto du cinéma de genre pour s'imposer comme un des maiîtres du cinéma contemporain. Au point d'avoir eu l'honneur de présider le jury du Festival de Cannes en 1999.


Pendant qu'il étudiait à l'université, Cronenberg réalisa deux courts métrages de Science-Fiction STEREO (1969) et CRIMES OF THE FUTURE (1970)
avant de commencer son travail caractéristique.
Les deux films montrèrent les penchants de Cronenberg pour l'expérimentation stylistique et son habileté à utiliser l'espace architectural dans un but expressif.